Isabelle Huppert « intense » en Catherine Breillat face à Kool Shen en Christophe Rocancourt
Les noms des protagonistes ont été changés mais Abus de faiblesse raconte bel et bien la mésaventure vécue par Catherine Breillat. A la fin des années 2000, alors qu’elle est affaiblie suite à un accident cérébral, la réalisatrice rencontre Christophe Rocancourt, un célèbre arnaqueur à qui elle veut offrir le rôle principal de Bad Love, face à Naomi Campbell. Quelques mois plus tard, elle portera plainte contre lui pour escroquerie, l’accusant d’avoir profité de son handicap pour lui avoir soutiré de grosses sommes d’argent (plus de 850 000 euros au total).
Elle a publié en 2009 un livre sur cette affaire, intitulé Abus de faiblesse, et le film qu’elle vient de mettre en scène et de présenter au festival de Toronto reprend ce même titre. Isabelle Huppert y joue Maud, une cinéaste inspirée par Catherine en personne. Breillat a fait appel au rappeur Kool Shen pour interpréter Vilko, un ancien détenu qui est tombé pour avoir volé des millions de dollars, exactement comme Christophe Rocancourt.
Le premier extrait du film vient d’être dévoilé, directement sous-titré en anglais, et il montre la rencontre entre ces deux personnes. Un malaise s’installe immédiatement. Maud veut poser quelques questions à Vilko avant de l’engager mais très vite, c’est lui qui mène la danse, lui imposant de ne pas passer d’essais pour le film et lui posant des questions très personnelles. Au sein de ce premier extrait, on perçoit d’emblée que les rapport de domination entre ces deux êtres sont malsains. En attendant une véritable bande-annonce, on comprend le choix de Breillat de dévoiler un tel dialogue avant tout autre élément de promotion.
Les premières critiques soulignent les performances grandioses d’Isabelle Huppert et Kool Shen. « La complexité de la relation entre ces deux personnages est fascinante », juge The Playlist. « La performance d’Isabelle Huppert est intense et elle suggère que Maud est aussi coupable que l’homme qui va l’arnaquer », ajoute The Hollywood Reporter. « On retient surtout la force de l’héroïne, pas sa faiblesse », conclut Variety.