Catherine Breillat, la première fois, en avant-première

Catherine Breillat, la première fois, en avant-première

Catherine Breillat, la première fois, de Luc Moullet, sera présenté en avant-première lors des Rencontres du moyen métrage. La déclaration d‘un fan à sa favorite.

Le film est tout chaud sorti de la salle de montage. Catherine Breillat elle-même, le sujet principal, ne l’a pas encore vu. Le documentaire de Luc Moullet, Catherine Breillat, la première fois, sera présenté en avant-première dans le cadre des Rencontres du moyen métrage (du 10 au 15 avril, au Rex).
Une manière pour Luc Moullet, documentariste et réalisateur de fiction de longue date, de rendre hommage à « son réalisateur favori », dont il suit passionnément le travail depuis 35 ans. « Les gens se font d’elle une image de réalisatrice sulfureuse. Ce film leur offrira peut-être une nouvelle approche. C’est une bonne mise en relation, j’espère… »
Ce qui lui plaît tant et depuis si longtemps chez la réalisatrice de Tapage nocturne ou 36 fillettes ? Son « cinéma à la première personne, qui parle d’amour sans dissimulation ».
Un cinéma innovant
Un cinéma « très direct, en avance sur son temps, mais qui recoupe de grands classiques comme L’Empire des sens, sur le thème du “ni avec toi, ni sans toi” ».
« Dans Tapage nocturne par exemple, poursuit Luc Moullet, on assiste à l’intrusion de bulles, comme en bande dessinée. C’est le personnage qui pense et c’était une innovation technique à l’époque ».

Les nouvelles formes que la réalisatrice donne à son travail (sur le conte de fées et leurs sens cachés), Luc Moullet ne les aborde pas dans son documentaire. 50 minutes, « ce n’est pas une course contre la montre. Je me suis concentré sur quatre films, sans vouloir être boulimique, autour du thème de la première fois ». « J’avais plus de matière, c’est un peu frustrant. Mais le but, c’est de donner envie aux gens de voir ses films en entier ; tout dire serait prétentieux ».
D’autant qu’à ses yeux, Catherine Breillat ne se laisse résolument pas enfermer. « Elle a une approche proche de celle de Renoir. Elle pense que le tournage, l’improvisation peuvent apporter beaucoup au scénario. J’ai voulu partager l’émotion que je ressens en voyant ses films ».
« L’émotion que je ressens en voyant ses films »
Pour Luc Moullet, Catherine Breillat, la première fois est une… première fois. Le premier épisode qu’il signe dans la série cinquantenaire Les cinéastes de notre temps. Une commande de 50 minutes, comme son « film culte », Ma première brasse. « C’est une durée comme une autre, il n’y a pas de spécificité. Je réagis à la demande, de 13 à 75 minutes. J’ai plus de mal à coïncider avec un temps plus court ».
Luc Moullet a failli être jury à Brive l’an dernier. Cette année, il a « saisi l’occasion » de présenter son film. « Comme elle parle pendant 30 mn et qu’il y a 25 mn d’extraits de ses films, on ne pourra pas dire que j’ai déformé sa vision ».
Quant au premier contact avec les spectateurs, « c’est toujours intéressant. On peut avoir des surprises ».

Pratique. Séance spéciale Catherine Breillat, la première fois, mercredi 11 avril à 13 heures au Rex, et samedi 14 avril à 17 heures au Rex (en présence du réalisateur Luc Moullet et de Catherine Breillat).

Blandine Hutin

http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/brive/2012/04/07/catherine-breillat-la-premiere-fois-en-avant-premiere-mercredi-et-samedi-1138023.html