Note D’intention de Jacques DOILLON concernant LA VIE DE FAMILLE
Déclaration d’intentions du réalisateur
Au départ de cette “Vie de Famille“, il y avait l’envie de montrer un père qui aurait été insuffisant, un peu absent, et qui se dirait qu’il est peut-être encore temps pour lui de faire quelque chose pour ne pas tout perdre de sa fille. Un père qui pourrait y croire un peu, pour qui ce serait depuis longtemps un rêve important : “Un jour je partirai avec ma fille…”
Il y avait aussi, dans la nouvelle drôle et sinistre de John Updike qui s’appelle “La Vie de Famille en Amérique“, un personnage assez proche du père que j’imaginais, avec le même penchant au sarcasme, pris dans les mêmes nœuds. Un père qui attendait, sans grand espoir, de trouver une occasion de demander pardon à ses enfants. C’est probablement pour cette scène de pardon que j’ai voulu faire le film. J’avais envie – après les “tueries” de mes trois films précédents – de donner au personnage une chance qu’il n’avait pas dans la nouvelle. Et aussi d’être un peu plus léger. De laisser à ce père une ouverture vers le soleil, vers une autre lumière, une ligne de fuite sur laquelle il pourrait entraîner sa fille. En sachant bien sûr que cette éclaircie serait menacée, que le drame ne serait jamais bien loin, et qu’à tout moment il pourrait prendre le dessus. Tout le jeu étant de retarder ce moment autant que possible. Avant de s’y précipiter.