les raisins de la misère
Sauternes, pauillac, saint-émilion… Autant de références de grands crus mondialement connus et représentant un certain art de vivre à la française. La route des châteaux dans la région du Médoc, par exemple, est l’une des plus belles routes des vins au monde. Un prestige qui cache cependant une triste réalité que décrit si bien ce documentaire sur l’univers de la filière vitivinicole.
Derrière les parcs et les belles bâtisse, en plus d’un usage considérable des pesticides, il ya de nombreux problèmes de rémunération et de considération des ouvriers. L’enquête est une adaptation à l’écran de l’ouvrage éponyme de la journaliste Ixchel Delaporte, qui montre comment les grands crus sont devenus une branche de plus des multinationales de l’industrie du luxe, avec toutes les conséquences sociales et économiques désastreuses qui l’accompagnent.
À partir, des années 2000, apprend-on, les groupes financiers ont racheté toutes les terres auparavant tenues par les paysans, si bien qu’il n’y a presque plus de petits viticulteurs dans la région des grands vignobles. Résultat, aujourd’hui environ soixante mille personnes y vivent en dessous du seuil de pauvreté. Un monde de misère, peu visible mais très présent, auquel le film donne de l’écho. On s’aperçoit, indigné, à quel point le vin est entré dans l’ère du business international, du marketing et des produits dérivés. Les images dévoilent des châteaux ressemblant davantage à des showrooms de grands couturiers qu’aux domaines d’autrefois.
Raoul Mbog