Les hommes de Billancourt (Renault) : document inédit le 17 avril sur France 2
Grâce à des images d’archives pour beaucoup inédites et des témoignages rares, Camille Pochon retrace la vie de « la forteresse ouvrière », de Renault Billancourt la fin des années 1960 jusqu’à sa fermeture en 1992.
Un document inédit, au format 62 minutes, présenté par Marie Drucker le mardi 17 avril à 22h50 sur France 2.
“Mars 1992. L’usine Renault de Billancourt ferme ses portes définitivement. Une décision qui met fin à presque un siècle de production automobile et clôt également un laboratoire de luttes sociales. Car « le paquebot » fut régulièrement le théâtre de mouvements contestataires, à tel point que Maurice Bokanowski, ministre de la IIIe République, affirma : « Quand Billancourt éternue, la France s’enrhume. »
À la fin des années 1960, la Régie nationale de Renault, la plus grande usine de France, compte près de 36 000 employés, dont 12 000 ouvriers étrangers. Qui sont les travailleurs qui ont fait vivre cette « forteresse ouvrière » ? Comment se sont-ils battus jusqu’à devenir la vitrine de la contestation sociale en France ? Pour le savoir, la réalisatrice Caroline Pochon a choisi de leur donner la parole. Ils s’appellent Henri, Giovanni, Arezki, Michel, Mustapha, Samba ou encore Patrick. Ils étaient ouvriers, chefs d’atelier, directeurs ou syndicalistes. Ils sont la dernière génération à avoir travaillé à la Régie nationale des usines Renault.
Face à la caméra, ils racontent le bruit des lignes de fabrication et d’assemblage sur l’île Séguin, l’enfer de la forge et de la fonderie, la précarité des travailleurs étrangers, le racisme, mais aussi la solidarité entre ouvriers et les mouvements sociaux. Ils reviennent sur la grève de Mai 68 qui paralysa l’usine, bastion du syndicalisme, pendant trente-trois jours ; la prédication des militants maoïstes ; la revendication des ouvriers immigrés, les moins qualifiés, dans les années 1970, qui n’ont aucune perspective d’évolution professionnelle et salariale ; le déclin des années 1980.
À travers leurs témoignages se dessinent peu à peu l’histoire humaine de Billancourt et une fresque de la condition ouvrière du XXe siècle”.