Le temps de la kermesse est termine
Alex, Blanc bon teint (Stéphane Guillon, bloc de condescendance, est l’interprète idéal), tombe en panne dans un patelin paumé au beau milieu du désert. Chaque jour, il paie des Noirs pour pousser sa voiture en haut d’une colline, en espérant quelle redémarrera dans la descente. En vain. Dans l’intervalle, il se fait soutirer de l’argent pour tout et n’importe quoi et entame une liaison avec la jolie Martina… C’est à un petit théâtre de l’absurde (on pense, de loin, à Beckett et à Camus) que nous invite Frédéric Chignac pour son premier film.
Le mot « théâtre » n’est d’ailleurs pas fortuit tant l’argument tient plus de la pièce que du cinéma. La mise en scène, un peu trop statique, en est l’illustration.
Ce que raconte Chignac, à savoir la complexité des rapports Nord-Sud, s’avère en revanche beaucoup plus intéressant.
Sentiment de supériorité de l’un, esprit revanchard des autres…
Personne n’est épargné dans ce conte cruel aux dialogues justes et percutants.
La fin, choquante, montre que le chemin qui sépare les uns des autres reste encore long à parcourir.
C.M.