“Le pays des enfants perdus”, première fiction TV de Francis Girod
BIARRITZ, 22 jan (AFP)
Pour sa première fiction télévisée, présentée en avant-première mercredi soir au Festival international de programmes audiovisuels (FIPA) à Biarritz (Pyrénées-atlantiques), le réalisateur de cinéma Francis Girod a voulu frapper fort avec “Le pays des enfants perdus”.
Cette fiction, qui sera diffusée en mars sur France 3, “n’est pas frileuse”, a prévenu Francis Girod, estimant que “c’est un exemple de ce que doit faire une chaîne publique”, dans un esprit citoyen.
Ce téléfilm, qui souhaite faire passer un message humaniste, est basé sur des faits historiques: le déplacement dans les années 1960 d’enfants réunionnais vers la Creuse, voulu pour leur donner un avenir et compenser l’exode rural de cette région.
Ce téléfilm, qui souhaite faire passer un message humaniste, est basé sur des faits historiques: le déplacement dans les années 1960 d’enfants réunionnais vers la Creuse, voulu pour leur donner un avenir et compenser l’exode rural de cette région.
Sur un scénario original de Marc Pivois, journaliste à Libération, et de Philippe Madral, “Le pays des enfants perdus” décrit la détresse d’enfants comme Isidore (14 ans) et sa soeur Juliette (10 ans), abandonnés par des parents illettrés et transplantés dans un foyer de la Creuse avant d’être confiés à des familles d’accueil.
Francis Girod (qui a réalisé notamment au cinéma “L’état sauvage”, “La banquière” ou “Le bon plaisir”) a choisi la sobriété et de jeunes interprètes très justes comme Mathieu Cham (Isidore) et Mélissa Loties (Juliette) pour étayer son propos. Gérard Rinaldi campe un fermier au grand coeur, élu communiste qui saura apprivoiser peu à peu Isidore, séparé de sa jeune soeur. L’acteur a souligné, lors de la présentation du film, “l’objectivité et la pudeur” du réalisateur sur un sujet aussi dramatique.
L’opération visant au départ à améliorer le sort d’enfants abandonnés dérape rapidement. Les fratries sont séparées et certains enfants, après passage dans un foyer d’accueil en métropole, se retrouvent employés comme main d’oeuvre gratuite dans des fermes. Beaucoup fuguent. D’autres, plus chanceux, seront adoptés et poursuivront des études. Mais ils sont nombreux à subir le racisme ordinaire et certains auront des difficultés à se construire une identité.
“Le pays des enfants perdus”, produit par Flach Film, évoque aussi la difficulté à accepter les différences, de l’intégration, des racines et de la culture. Mais le téléfilm s’achève sur une note d’espoir. Isidore et Juliette, devenus adultes, se retrouvent à La Réunion.