La vie est à nous!
Vous avez vu Roberto Begnini jeudi soir au journal télévisé de PPDA ?
(Citation)” La vie, les émotions et l’amour sont les choses les plus importantes “.
Et PPDA de lui répondre : ” mais vous ne pourriez pas le dire sans crier ? ”
Crier. Crier la vie, faut-il que ce soit réservé au nouveau né ?
Crier la vie, c’est déjà être en vie et jouir de chaque instant, quelque soit la couleur de ciel.
” La vie est à nous ! ” Je l’ai même vu au cinéma. Une histoire simple (comme dirait Sautet) : celle de Louise et de sa mère Blanche. Elles tiennent un café restaurant dans un petit village de Savoie. Un bistro où les brèves de comptoirs se ramassent à l’appel (comme dirait mon adjudant)… Normal, on est ici comme chez Jean Marie Gourio, auteur du roman ” L’eau des fleurs ” dont s’inspire le scénario, auteur des fameuses brèves de comptoirs, collectées à la sueur de son coude, pendant des années de travaux forcés.
Bref, dans le bistro de Louise et Blanche, y a des petits garçons de la DASS qui viennent reprendre goût à la vie en mangeant des tartines de rillettes et des bananes, écoutant la Louise et son blabla d’amour permanent. Dans le bistro, y a aussi des routiers en général, mais là, en particulier, dans le film dont je vous parle, y en a pas dans le bistro, des routiers. Ils sont dehors. À cause d’une grève. Ça bloque sur les routes. Tant mieux. Parce que c’est là que la vie est à nous, c’est maintenant que le film bascule et raconte notre histoire, celle d’une rencontre entre Sylvie Testu, Louise, et un camionneur beau comme un Torrero dans son tee-shirt jaune d’or, pas bavard, pas besoin, quand on la présence d’un Ventura, faudrait pas en rajouter, ce serait mal poli. Donc, Eric Cantona, le camionneur avec son oiseau sur le dos (un peu comme dans la chanson d’Edith Piaf), quand il découvre Louise, jeune femme à bottes rouges au bord de l’épanouissement, il prend son envol, se transforme presque en prince charmant, comme dans la vie quoi… Et peut-être que Louise pourra, alors, verser ce trop plein d’amour ailleurs que sur le comptoir de son bistro ?…
Mais ne comptez pas sur moi pour vous raconter la suite, Louise, l’oiseau bleu, Blanche, les tartines de rillettes, Josiane Balasko … Ce serait trop long.
… Dans la salle où était projeté le film, devant moi, y avait Jean-Jacques Beineix et Jean-Pierre Jeunet. Ils l’avaient déjà vu le film, mais ils voulaient le revoir pour se faire du bien, comme quand on reprend trois fois du gâteau. Jean-Pierre Jeunet, il m’a dit, comme ça, après, sur le coin d’un zinc :
” Ah ! Les dialogues qui foutent la chiale de la première à la dernière réplique… Testud géniale joue un personnage digne d’Arletty…
On ne sait plus si on meurt de rire ou d’émotion ! ”
Jean-Pierre Jeunet, il a fait quoi déjà comme film ?…
Jean-Jacques Beineix, lui il était trop en colère pour dire quoi que ce soit, parce que le film de Gérard Krawczyk sorte entre ” Chiken Little ” et ” King Kong “… (Je vous l’ai pas dit ? C’est Gérard Krawczyk le réalisateur)… Sortir entre deux super productions US, c’est un peu comme un cornichon pris entre deux grosses tranches de pain de mie…
Ca donne envie de crier, comme Begnini devant PPDA. ” La vie, les émotions et l’amour sont les choses les plou importantes ! “…
” La vie est à nous ! ” c’est le titre du film de Gérard Krawczyk. A nous d’aller la voir, la vie, au cinéma pour notre Noël, avant les soldes…
Sophie Loubière, Emission Inter media — 17/12/2006