La soif de vivre
C’est une famille à la plage, tout ce qu’il y a d’idéal. Des parents beaux et amoureux, un enfant heureux qui joue au cerf-volant. C’est par des images idylliques que débute La soif de vivre. Avant de plonger le téléspectateur dans une autre réalité. Isabelle (Claire Keim), la mère, boit et en délaisse Julia, son bébé de quelques mois. Elle cache des bouteilles d’alcool dans la maison. Transvase la vodka dans des briques de jus d’orange vides, en croyant que personne n’y verra rien. Suce des pastilles de menthe pour dissimuler son haleine. Vincent, son mari (Grégory Montel, l’un des acteurs de la série Dix pour cent) et leur fils, Thomas, assistent impuissants à sa dérive. « J’aimerais que tout redevienne comme avant. Comme quand tu étais normale », soupire Thomas, dans les moments de crise. La grande réussite de ce téléfilm tient à sa délicatesse. Avec tact, réalisme et empathie, le scénario fait comprendre ce qui a fait basculer « Isa » dans l’alcoolisme ; il rend palpable ces quelques secondes de pulsion, irrépressibles, qui surgissent et gomment toute raison, lorsque survient l’envie de boire ; il raconte l’impact qu’a l’alcoolisme d’un parent sur l’équilibre de toute une famille. En soulignant qu’un malade – car cette addiction est une maladie – restera fragile toute sa vie, quels que soient les soins et l’amour dont il est entouré, les proches d’Isabelle ne l’abandonnant jamais. La diffusion se poursuit, à 22h25, par un débat, animé par Julian Bugier, consacré au tabou que représente l’acoolisme, en France.
A.I.D