LA FAUTE À VOLTAIRE

LA FAUTE À VOLTAIRE

En 2000, donc, après sept ans de galère, il réussissait enfin à faire ses débuts au cinéma. « La Faute à Voltaire » nous plonge au coeur du quotidien d’un immigré clandestin à Paris, avec ses épreuves, sa solitude, les foyers d’accueil, les petits boulots et les tracas en tous genres. Tout l’art d’Abdellatif Kechiche, qui filme caméra à l’épaule, est déjà là. C’est un art modeste, fait de petits riens, un art vivant, joyeux, car Jallel (Sami Bouajila), malgré les difficultés, aime la vie, tombe amoureux, prend soin des autres, continue d’espérer et de désespérer.

Kechiche veille à restituer la complexité du monde. Le constat social se trouve ici comme dépassé par le courant imprévisible de la vie même. Pour toutes ces raisons, et malgré des longueurs et un certain angélisme dans la description des rapports humains, « la Faute à Voltaire » est un film dense et humain. Loin des caricatures, avec une sobre élégance, Sami Bouajila donne vie au héros de cette vie-là, fragile, lucide, porté par une irréductible envie de vivre.

Lundi 5 décembre 2011 à 20h35 sur FRANCE O