JULIE DE BONA : BELLE DES CHAMPS
Entre cinéma, théâtre et télévision, elle n’arrête plus. A peine sortie de scène – elle vient de jouer au Théâtre de Paris dans Énorme!, la pièce de Neil LaBute – Julie de Bona est de retour sur le petit écran dans le téléfilm Qui sème l’amour…, diffusé sur la RTS puis France 3.
“Cinq ans que je n’étais pas revenue au théâtre! J’ai enchaîné beaucoup de films et téléfilms, cela me manquait. Je trouve que jouer sur scène et devant une caméra, c’est deux mondes différends mais qui se nourrissent l’un de l’autre; je ne pourrais pas me passer de l’un des deux. D’ailleurs, nous reprendrons la pièce en tournée la saison prochaine, je suis ravie. J’espère bien que nous jouerons en Suisse, car c’est lors de ma première tournée avec Gérard Jugnot en 2003 pour Etat critique que j’ai connu ce pays. Je n’avais jamais eu l’occasion d’y aller. Nous avons joué à Genève et Vevey, des villes magnifiques, des gens respectueux. Le public était génial, généreux. J’ai découvert le lac Léman, j’ai fait de superbes balades, je n’avais jamais ressenti un tel calme. J’en garde un très beau et bon souvenir! Et savez-vous que Lorenzo Gabriele, le réalisateur de Qui sème l’amour… est Suisse ?”
Comédienne, une évidence
Dans la vie, Julie de Bona est aussi enjouée, déterminée et drôle qu’à l’écran. A Paris, elle se déplace toujours à vélo et donne ses rendez-vous dans un joli bar du XVIIIe arrondissement, quartier qu’elle habite. Le métier de comédienne lui est apparu comme une évidence dès l’âge de 13 ans.
“J’étais du genre timide, un peu mal dans ma peau, je me sentais mieux sur scène que dans la vie. Pour moi le jeu est devenu un mode d’expression.”
Pourtant, elle avoue avoir énormément le trac, alors, pour le conjurer, elle travaille! “Je prépare très intensément. Dans Le secret d’Élise (ndlr: minisérie diffusée en septembre sur la RTS et prochainement sur TF1), mon personnage était enceinte de sept mois; comme je n’ai jamais eu de bébé, je ne suis pas allée jusqu’à tomber enceinte mais j’ai suivi des cours d’accouchement, j’ai travaillé avec un médecin qui fait de l’haptonomie et j’ai appris à marcher avec un gros ventre. Et comme elle devait faire des travaux pour une maison d’hôtes, je suis allée poncer les volets de ma maison de campagne…”
La traite des vaches
Dans Qui sème l’amour…, elle campe une exploitante agricole, ce qui ne s’improvise pas. “Je suis partie faire un stage dans une ferme. J’ai trait une cinquantaine de vaches, conduit le tracteur, ramassé les foins, je me suis initiée aux travaux du potager. En fait, me mettre en condition est une manière d’éprouver le quotidien du personnage, cela m’apaise. J’ai enfilé le “costume” du personnage, donc après il ne me reste plus qu’à jouer les émotions.”
Julie de Bona n’a pas hésité un instant à accepter la proposition de Lorenzo Gabriele. “J’avais vu Des roses en hiver, superbe téléfilm dont le sujet est traité de manière subtile, avec Jean-Pierre Marielle et Mylène Demongeot, et j’avais noté le nom de son réalisateur. Lorsque j’ai reçu le scénario de Qui sème l’amour…, que j’ai su que c’était lui qui le réalisait, j’ai tout de suite dit oui. D’autant que c’est ma première comédie romantique! L’histoire m’a beaucoup touchée et mon personnage offre pas mal de facettes à jouer. Et puis nous nous sommes très bien entendus sur le plateau, notamment avec Evelyne Buyle qui joue ma mère venant s’incruster chez moi avec l’intention de me trouver un mari. Et la rencontre avec David Baïot a été un vrai coup de foudre artistique et amical, ce qui a permis de donner corps à l’histoire d’amour.”
Propos recueillis par Chloé Sullivan