Interview exclusive Olivier Sitruk

Interview exclusive Olivier Sitruk

En comédien expérimenté, Olivier Sitruk s’épanouit en dévoilant de nouveaux Mystères sur France Télévisions. Après le Bois Galant, Sara Mortensen et lui reprennent du service dans un second opus de leur série. Un opus qui se déroule dans les arcanes d’une école de gendarmerie.


Après Le Bois Galant, un mystère plane désormais sur l’École de Gendarmerie. Ce deuxième opus, c’est la confirmation d’une recette qui fonctionne ?

La confirmation, je l’ai surtout eue lors de la première projection du Bois galant. C’est là que j’ai compris que ça fonctionnait. A l’écriture, je n’avais pas perçu le potentiel du projet. L’histoire ressemblait au classique récit d’un duo de flics et de leurs enquêtes. Mais en le tournant, des choses se sont créées. Et c’est en grande partie grâce au réalisateur Lorenzo Gabriele.

La force de ce concept, c’est le duo que vous formez avec Sara Mortensen. Comment se passe votre collaboration ?

Au début de l’aventure, nous ne nous connaissions pas du tout. C’était donc une totale découverte. Ce n’est pas toujours aussi simple de coller à la trame et au cahier des charges. Normalement le concept veut que les couples changent, et la productrice a beaucoup appuyé pour que l’on maintienne ce duo-là. Ça nous permet de tirer le fil, d’explorer cette comédie humaine. C’est très agréable.

Comment se sont passées vos premières prises communes ?

Pour tout vous dire, Sara est une actrice de caractère. C’est également une femme de caractère (rires). Elle impose assez naturellement cette nature. Je me suis adapté à sa façon d’être et de réagir, sa manière de tourner et d’appréhender les scènes. Et loin de me déranger, cela a grandement nourri mon personnage. Quand on joue avec quelqu’un, il faut être dans un échange constant. Sara est quelqu’un de très disponible artistiquement. Les réponsesfusent. Ça s’est donc très bien passé.

Qu’est-ce qui a évolué depuis Le Bois galant ?

Les comédiens sont dépendants de l’écriture. La profondeur vient des idées des auteurs. La jalousie, par exemple, est une base solide pour installer des éléments de comédie. Tout comme une autre partie de l’intrigue que je laisse aux spectateurs le soin de découvrir (rires). Je crois également que le plaisir que nous éprouvons ne fait qu’augmenter sur le tournage. Sara et moi prenons énormément de plaisir sur le plateau. Nous parlons beaucoup avec Lorenzo. Nous cherchons des petits trucs, des idées. Après, la comédie en elle-même n’est pas évidente à doser dans une telle trame. Ça ne l’est jamais en réalité.

À ce propos, votre expérience du théâtre et de son rythme particulier vous a-t-elle aidé dans cette recherche de rythme comique ?

Je ne suis pas certain que les mécanismes soient les mêmes. Quand je regarde la captation de Rupture à domicile, une pièce qui sera bientôt diffusée sur Comédie+, je me rends compte que les effets sont différents par rapport à la fiction. C’est quand même mieux d’être devant les gens que face à une caméra. Sur le plateau, je dois faire rire ma partenaire ou mon réalisateur. Ce dernier allant parfois chercher des éléments avec le montage. En revanche, le théâtre m’a donné de l’assurance. J’ai de moins en moins peur de la caméra, mais l’assurance vient de la scène. Je sais que je peux faire des centaines de représentations, porter plusieurs pièces de front, apprendre du texte.

Est-ce la récurrence qui fait la confiance ?

C’est surtout le fait d’être engagé régulièrement dans des projets. En me retournant sur mon parcours, je me dis que si les gens m’engagent pour une pièce ou un film, c’est que je suis capable de les assumer. Cette confiance en moi n’est pas vieille d’ailleurs. Ça date d’une dizaine d’années.

Que pourrait-on faire bouger dans la mécanique de ces Mystères dans un prochain opus ?

J’aimerais que les choses se corsent entre Klévec et Thélier. Dans un troisième opus, j’aimerais qu’on soit moins consensuels.

Un dernier mot Capitaine ?

J’ai la chance de beaucoup jouer au théâtre. Je vais bientôt faire L‘importance d’être constant d’Oscar Wilde au théâtre Hébertot. C’est un beau projet, mais j’aimerais surtout que les gens reviennent vers les salles de spectacle. C’est important, même si c’est difficile dans le contexte actuel. Ce serait chouette.

Propos recueillis par Jérémy Felkowski