HERVÉ BOURGES, LES BRAISES ET LA LUMIÈRE
De lui, on connaît surtout l’homme des médias, l’infatigable dirigeant de RFI, de TF1 (jusqu’à la privatisation en 1987), puis de France 2 et de France 3 qu’il transforme en France Télévisions, ou encore du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qu’il présida de 1995 à 2001. Une carrière cathodique aux multiples rebondissements, à l’image du journaliste dont la vie ne fut qu’une succession d’expériences marquées du sceau d'”engagements sociaux avant d’être des engagements politiques“.
Elevé dans une famille de notables bretons, aîné d’une fratrie de sept enfants, Hervé Bourges préfère découvrir la vie du côté des rotatives et des gros titres de presse plutôt qu’en devenant “notaire, avoué ou officier“. Pour lui donc, à défaut d’être acteur, l’une de ses nombreuses passions, ce sera le journalisme. Il débute à Témoignage chrétien, journal engagé dans la lutte anticoloniale, avant de partir pour l’Algérie en 1958.
Alger et Yaoundé
C’est à Alger, là ou il occupa un poste au cabinet d’Ahmed Ben Bella en 1962, juste après l’indépendance, que se déroule une partie de ce beau portrait diffusé dans la collection “Empreintes”. De ses “années de braises”, il explique : ” Je passais pour un traître du côté français et pour une barbouze côté algérien. Mais tout était à faire, à construire en Algérie“. Après le coup d’Etat de 1965, Bourges rentre en France, “tricard“, selon sa propre expression.
Il ne le restera pas longtemps. Après avoir formé des journalistes africains dans une école à Yaoundé (Cameroun), il entame, dans le sillage de la victoire de la gauche en 1981, son ascension à la tête de l’audiovisuel français. Un feuilleton nourri ici de multiples témoignages et d’anecdotes savoureuses.
G.F.
Un documentaire de Jérôme Sesquin (France, 2012, 52 minutes) sur FRANCE 5 vendredi 4 mai à 21h30