Réalisateur
Produit par Adam Leibovitz et Jean-François Lepetit
Avec la participation de France Télévisions - CNC
Musique : Nicolas Brémaud
Image : Sébastien Saadoun
Son : Alain Vernois
Montage : Christine Bouteiller
Voix du commentaire : Anna Flori-Lamour
Année de production : 2019
Durée : 52
LES INTERVENANTS
Patrick Boucheron
Historien
Paulin Ismard
Historien
Didier Georgakakis
Professeur de sciences politiques
Hélène Thiollet
Chercheuse en sciences politiques
Luuk van Middelaar
Historien
Yannis Kiourtsakis
Ecrivain
REVUE DE PRESSE
L'Europe et ses fantômes
Et si la démocratie athénienne inspirait la construction d’un nouveau monde post-coronavirus ? Ce n’est évidemment pas le sujet de […]
Europe, où est ta démocratie ?
Cet « essai » propose des allers-retours entre l’Athènes classique et l’Union européenne. Stimulant. Ces dernières années, la Grèce contemporaine […]
L'Europe et ses fantômes
La référence aux Grecs est constante dans nos démocraties, qui se sont pourtant bien éloignées de la notion de bien […]
L'Europe et ses fantômes
Une problématique bien traitée grâce à des intervenants intéressants et des reportages et images d’archives pertinents.
L'Europe et ses fantômes
Et si la démocratie athénienne inspirait la construction d’un nouveau monde post-coronavirus ? Ce n’est évidemment pas le sujet de cet épatant documentaire, réalisé avant la crise sanitaire, mais il a le mérite, et le très grand intérêt, de nous interroger sur notre rapport à la politique aujourd’hui. Où en est-on de la notion de bien commun qui dictait l’organisation de la cité à Athènes entre le vie et le ive siècle av. J.-C. ? Loin, très loin, même si nous nous efforçons de vivre dans l’illusion « que nous allions pouvoir vivre comme eux, un songe qui a traversé les époques depuis le xixe siècle », souligne l’historien Paulin Ismard.Peut-on, et doit-on, continuer à se revendiquer du modèle grec ? C’est le postulat de départ de cette brillante démonstration, forcément philosophique, de cinquante-deux minutes. À commencer par l’Union européenne qui, en 1981, se réjouissait d’accueillir « un pays dont la culture et l’histoire sont les racines mêmes de l’Europe ». Trente ans plus tard, en 2015, ce berceau continental est désavoué sur la scène internationale pour la mauvaise gestion de sa dette. Pis, le pays d’Hippocrate voit les spin doctors du FMI ou de la Banque centrale prendre la main sur l’économie nationale, déjugeant les élus du peuple. Un labo de la rigueur et un coup de force qui mettent à mal les grands principes démocratiques de l’Europe. Faut-il tout recommencer ? « Non, juste porter ensemble nos propres rêves de démocratie », conclut ce doc. CQFD.
Etienne Labrunie - Télérama
Europe, où est ta démocratie ?
Cet « essai » propose des allers-retours entre l'Athènes classique et l'Union européenne. Stimulant.Ces dernières années, la Grèce contemporaine - et avec elle l'Union européenne - a fait face à deux crises majeures. Celle de son endettement d'abord, qui lui a valu d'être stigmatisée comme un « mauvais élève économique ». Celle des migrants ensuite, car sa position géographique la place en première ligne face à une tragédie qui a transformé la Méditerranée en « cimetière liquide ».
Dans l'imaginaire des pères fondateurs de l'Europe, il existait une autre Grèce : l'Athènes classique qui a inventé le peuple et la démocratie. Une formidable source d'inspiration pour ceux qui rêvaient de construire un continent unifié et en paix après la Seconde Guerre mondiale.
Avec L'Europe et ses fantômes, Ivan Butel n'a réalisé ni un film d'histoire ni un reportage d'actualité, mais plutôt un essai documentaire. A partir de ces deux crises contemporaines, il interroge des spécialistes de l'Europe (Luuk Van Middelaar, Didier Georgakakis, Hélène Thiollet), des écrivains (Yannis Kiourtsakis), des historiens (Patrick Boucheron et Paulin Ismard) pour nourrir une réflexion sur la place de la démocratie athénienne classique dans l'Union européenne d'aujourd'hui.
De ces allers-retours constants entre le Ve siècle av. J.-C. et le présent émerge un constat : l'Union européenne actuelle semble s'être coupée de ses citoyens, les directives européennes étant prises de manière technocratique. Un mode de fonctionnement très éloigné de celui de la démocratie athénienne. Paulin Ismard rappelle que les Athéniens plaçaient délibérément certaines compétences en dehors du champ politique afin d'éviter que des citoyens puissent s'en servir pour légitimer leur pouvoir sur d'autres citoyens. Ainsi, des esclaves publics étaient en charge des compétences financières de la cité. Une stricte séparation des pouvoirs en quelque sorte.
Imaginons alors que les experts de la Banque centrale européenne soient des esclaves ou, pour être politiquement correct, au service des citoyens européens ! Volontairement provocante, la comparaison stimule les questions sur notre rapport à la démocratie moderne.
Olivier Thomas