LES GARÇONS DE ROLLIN

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un documentaire de Claude Ventura2014

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« Ils sont là sur les photos de classe, ils me regardent… les garçons de Rollin… Rollin, le lycée à 200 mètres de chez moi… » Claude Ventura part sur les traces des fantômes qui hantent encore le lycée Rollin, un lycée parisien au pied du Sacré-Cœur, un lycée sous l’Occupation… Les garçons de Rollin… de très jeunes gens, presque des enfants, certains déjà résistants et héroïques devant les tribunaux et les pelotons d’exécution. Et d’autres qui ont pris d’autres chemins, ceux de la collaboration, de la milice ou même de la Waffen-SS. Et puis les élèves et les professeurs juifs, victimes de la répression orchestrée par Vichy, des rafles et des déportations. C’est le portrait d’une génération qui se dessine entre les lignes laissées vides des carnets adolescents, le regard de ces jeunes gens sur les photos de classe… ou sur les photos anthropométriques en noir et blanc retrouvées à la Préfecture de Police…

Réalisateur

Claude VENTURA

LES GARÇONS DE ROLLIN


Un film de Claude VENTURA


Durée : 85 minutes


Une production FLACH FILM PRODUCTION


Produit par Karina Si Ahmed et Jean-François Lepetit


Avec la participation de France Télévisions et de la chaîne Histoire


Et le soutien de : La Région Ile-de-France, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, la Fondation Carac, la Procirep-Angoa et le CNC

Images du film

LES GARÇONS DE ROLLIN

REVUE DE PRESSE

Télérama
LES GARÇONS DE ROLLIN

Ces lycéens parisiens n'étaient que des visages sur des photos de classe. Certains ont rejoint la Résistance, d'autres la Milice...

Téléobs
LES GARÇONS DE ROLLIN

"Et moi, qu'aurais-je fait?" s'interroge le réalisateur en conclusion de son documentaire. Aurait-il suivi Bloncourt, Laler et Gélinet dans la résistance ou aurait-il pris, gare de l'Est, le train de la Waffen-SS en direction de l'Allemagne nazie comme l'a fait Jacques Frantz ?

Télérama
LES GARÇONS DE ROLLIN

Première diffusion vendredi 3 octobre à 23h20 sur FRANCE 3

Les inrocks
L'ÉCOLE DE LA RÉSISTANCE

Retour sur l'engagement étonnant des élèves d'un lycée parisien durant l'Occupation

FRance Inter
PODCAST : Claude Ventura

Kathleen Evin reçoit Claude Ventura dans l'émission L'humeur Vagabonde à propos de son dernier film Les garçons de Rollin

Télérama

LES GARÇONS DE ROLLIN

L'ÉTRANGE DESTIN D'UNE JEUNESSE OCCUPÉE

Grâce au patient travail de fouille de Claude Ventura, leur fougue et leur mystère reviennent nous hanter. Un chasseur de fantômes: voilà ce qu'est Claude Ventura, dont le style et le ton emprunts de nostalgie se rappellent au téléspectateur dès les premières secondes des Garçons de Rollin. Dans les années 1980, il en avait filmé quelques beaux spécimens aux États-Unis pour l'émission Cinéma cinémas, tirant de ses rencontres avec artistes et artisans d'un Hollywood défunt des séquences mémorables au parfum de fiction.

Trente ans après, c'est à Paris qu'il est allé chercher la compagnie des ombres qui peuplent son nouveau documentaire. Un film au charme évocatoire, qui sonde les photos de classe d'un lycée parisien dans les années 1940. Le lycée Rollin, rebaptisé après la guerre Jacques-Decour, pseudonyme d'un de ses professeurs d'allemand, fusillé au mont Valérien en 1942. "J'habite à 200 mètres de cet établissement, confie Claude Ventura. Sur l'étal d'un libraire de Montmartre, mon attention s'est naturellement portée sur le livre que Bertrand Malot a consacré aux élèves de Rollin sous Vichy. Lorsque Flach Film m'a proposé d'en faire un film, je n'ai pas hésité."

Comme à son habitude, Claude Ventura s'est immergé dans son sujet sans craindre de s'y perdre. S'est rendu chaque jour au lycée pour en explorer les archives, éplucher les registres, les bulletins, les lettres et les photos conservés dans les combles. Recoupant les informations contenues dans ces différents documents, il a déterminé à tel indice l'année de tel cliché, reconnu tel élève d'une image à l'autre et, peu à peu, en a identifié trois cents, reconstituant chaque classe pour qu'en émergent des garçons prêts à hanter son documentaire. Un film qui parle moins d'histoire que de jeunesse - de ses élans, de ses audaces et des mystères de la destinée. "Certains des garçons de Rollin se sont engagés dans la Résistance, d'autres dans la Milice; mais la plupart étaient amis et, tout en étant conscients de leurs oppositions, partaient en vacances ensemble. A croire que le fait même de s'engager avait pour eux plus d'importance que la nature de leurs engagements. L'histoire de ce jeune Allemand qui s'est battu pour libérer la France et celle de ce Français de bonne famille qui a pris l'uniforme allemand, la découverte, dans la valise de ce dernier, du poème Don de soi, "dédié aux FTP et à ceux de la Waffen SS", m'ont fait mesurer à quel point rien n'était simple."

Pour rendre compte de ces ambiguïtés que certains documentaristes mettent au jour en dissipant le clair-obscur qui leur est attaché, il fallait approcher les fantômes de Rollin sans les effaroucher. Ménager le mystère, ajouter de la nuit à la nuit, créer la distance, faire vivre le hors-champ. "Je me suis longtemps demandé comment filmer l'établissement, sans que ce soit comme dans un banal reportage télé, avec d'anciens élèves témoignant entre les murs du lycée. Je repoussais sans cesse le moment d'y passer. Jusqu'à ce qu'un matin je voie la neige tomber sur Paris. J'ai pris ma petite caméra et j'ai débarqué dans la cour, où j'ai tourné une bataille de boules de neige avec quelques élèves." Cette séquence de pure évocation, qui se présente comme une archive, introduit Les garçons de Rollin sur une tonalité presque irréelle, empreinte d'une émotion qui ne faiblit jamais.

Rien de plat dans ce documentaire qui s'applique à donner aux jeunes gens une présence spectrale et nous permet de les envisager dans leur mystère irréductible et leur tragique humanité. En ouvrant comme il le fait un espace à notre imaginaire, Claude Ventura accueille nos interrogations sur les destins antagoniques et les amitiés qui se sont nouées à Rollin. Son talent à suggérer par les moyens du cinéma la présence-absence de ces garçons dont photos, registres et témoignages portent la trace, signe l'habileté du chasseur de fantômes, autrement dit du cinéaste qu'est Claude Ventura.

François Ekchajzer
Téléobs

LES GARÇONS DE ROLLIN

"Et moi, qu'aurais-je fait?" s'interroge le réalisateur en conclusion de son documentaire. Aurait-il suivi Bloncourt, Laler et Gélinet dans la résistance ou aurait-il pris, gare de l'Est, le train de la Waffen-SS en direction de l'Allemagne nazie comme l'a fait Jacques Frantz ? Claude Ventura, à quinze ans près, aurait pu être un des leurs. Un de ces jeunes garçons de 14, 15 ou 16 ans qu'on n'appelait pas encore des "adolescents", passés trop rapidement de l'enfance à l'âge adulte et, pour certains, "de la photo de classe à la photo anthropométrique". Ces garçons sont ceux du lycée Rollin, à Paris, rebaptisé Jacques-Decour à la Libération, nom de résistant de Daniel Decourdemanche, fondateur des "Lettres françaises" et professeur d'allemand fusillé au mont Valérien le 30 mai 1942.

Sur les photos de classe et dans les épais registres jaunis de l'établissement se dessinent des vies parfois très tôt interrompues. Celle de Claude Lalet, fusillé à Chateaubriand avec Guy Moquet en 1941; celle de Charles Schönhaar, fils d'un député communiste assassiné par la Gestapo, fusillé à 17 ans en avril 1942 après une tentative d'attentat contre l'exposition "le Bolchévisme contre l'Europe" Salle Wagram, à Paris. Ou encore celle de Norbert Bernheim, juif mort à Auschwitz en 1943 et dont la dernière lettre jetée du train qui l'emmenait vers l'Est narrait avec l'humour du désespoir: "Maintenant, je suis vraiment dans la merde, c'est-à-dire un wagon à bestiaux."

Le 11 novembre 1940, lycéens communistes, chrétiens de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne) ou fascistes de la JPF (Jeunesse populaire française, émanation du Parti populaire de Doriot), rassemblés sur la même photo de classe, avaient tous répondu au mot d'ordre des Etudiants de France et manifesté contre l'occupant: "Solidaires pour que vive la France!"

Anne Sogno
Télérama

LES GARÇONS DE ROLLIN

Claude Ventura s'étonne des aléas de l'Histoire et des caprices du destin en sondant les photos de classe d'un lycée parisien sous l'Occupation. Et nous fait partager son trouble face au visage de tel élève qui devint milicien, de tel autre qui mourut à Auschwitz, d'un troisième qui paya de sa vie sa soif de liberté...

Avec ce sens de l'évocation empreint de nostalgie qui enchanta, voilà trente ans, ses réalisations pour le magazine Cinéma, cinémas, Claude Ventura signe un documentaire modianesque, qui donne matière à s'émouvoir autant qu'à réfléchir.

 
Les inrocks

L'ÉCOLE DE LA RÉSISTANCE

On connaît bien sûr l'histoire tragique de Guy Môquet, lycéen communiste du XVIIème arrondissement de Paris, fusillé en 1941, à 17 ans, qui a donné son nom à une rue et une station de métro. Ce qu'on ignorait, c'est qu'il y a eut des dizaines de Guy Môquet à Paris pendant l'Occupation. En particulier au lycée Rollin, avenue Trudaine (IXème), rebaptisé depuis Jacques-Decour, du nom d'un de ses professeurs résistants également tués par les nazis.

Le cinéaste Claude Ventura, connu pour avoir imprimé sa marque à la mythique émission de télé Cinéma, cinémas, s'est inspiré de La guerre des cancres, ouvrage de Bertrant Matot, ancien pion du même lycée. Celui-ci, après avoir découvert toutes sortes de documents, photos et registres dans les combles de l'établissement, a reconstitué les itinéraires extrêmes de ces adolescents engagés. Appliquant son style habituel, fondé sur la voix off et une ambiance de polar, à cette véritable enquête, Ventura prolonge l'ouvrage de Matot en filmant les documents et en rencontrant certains survivants de l'époque. Il reconstitue certaines destinées aussi tragiques, paradoxales, que fascinantes.

On découvre ainsi que non seulement les élèves d'une même classe étaient ouvertement collabos et profascistes, d'autres communistes et résistants, mais que des membres de ces factions opposées étaient amis. Ainsi Jean Gay et Jacques Frantz furent d'abord membres de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne), puis choisirent des options diamétralement opposées. Pourtant ils passeront leurs dernières vacances ensemble, en 1943, dans les Alpes, avec d'autres condisciples. L'année suivante, Gay sera exécuté par les Allemands. Frantz, lui, s'engagera dans les SS ; il fera partie de la Charlemagne qui défendra le bunker d'Hitler à Berlin en 1945. Un autre de leurs camarades de classe, militant communiste, Karl Schönhaar, lui-même allemand, sera arrêté en possession d'un engin explosif lors d'une exposition anti-bolchevique. Il mourra comme Guy Môquet, au même âge, 17 ans.

On tombe des nues en découvrant une aussi intense activité politique dans les rangs d'un lycée parisien, dont le cinéaste explore les tenants et aboutissants avec sagacité. Les anciens élèves qu'il rencontre n'ont rien oublié : l'un d'eux assume franchement ses choix de jeunesse pro-fascistes ; un autre révèle l'aspect à la fois tragique et aléatoire du port de l'étoile juive.

Ce fut une des périodes typiques de l'histoire où l'indiscipline était non seulement une nécessité mais un devoir.

LES GARÇONS DE ROLLIN documentaire de Claude Ventura
Vendredi 3 Octobre, 23h15, FRANCE 3
FRance Inter

PODCAST : Claude Ventura

Le réalisateur et documentariste Claude Ventura, pour son documentaire Les garçons de Rollin diffusé dans le cadre du rendez-vous "Docs Interdits" demain vendredi 3 octobre à 23h15 sur France 3

Le lycée Jacques Decour, au pied de la Butte Montmartre, porte ce nom depuis la Libération, en mémoire, chacun le sait, du résistant, jeune professeur d’allemand qui y exerça jusqu’à la guerre. Membre fondateur du CNL, Daniel Decourdemanche, de son nom véritable, fut arrêté, torturé et fusillé par les nazis en mai 1942 au Mont Valérien.

Avant 1945, l’établissement s’appelait Rollin et, comme dans le reste du pays, lycéens et enseignants s’y répartissaient entre une majorité d’attentistes et deux minorités adverses : pro et antinazis qui cohabitaient sans véritablement se combattre, à l’intérieur des murs tout au moins.

Les professeurs et les élèves juifs y furent exclus et pourchassés, comme partout.

Cette mémoire-là demeure soigneusement archivée dans les registres scrupuleusement tenus par l’administration du lycée, et subsiste encore dans les archives familiales et la mémoire floue des anciens de Rollin.

Claude Ventura est un traqueur de fantômes, d’ombres inapaisées que seuls les yeux exercés entraperçoivent, parfois, au second plan d’une vieille photo froissée, dans les marges d’une lettre oubliée au fond d’une valise poussiéreuse, dans les silences d’une conversation hésitante.

Lui qui fut l’un des inventeurs du défunt magazine Cinéma, Cinémas que nous n’en finissons toujours pas de regretter, il revient, de temps à autre, sur nos petits écrans pour nous offrir des films rêveurs et subtils sur quelques disparus qui le hantent. Francis Scott Fitzgerald à Hollywood, Josette Clotis, compagne tragique d’André Malraux, ou les Sœurs Papin, sont ainsi restés gravés dans nos mémoires.

Il fallait bien que les fantômes du lycée Rollin, où il fut élève quinze ans après la fin de la guerre, finissent par apparaître à leur tour devant son objectif. Son très beau documentaire, Les garçons de Rollin sera diffusé sur France 3 demain, vendredi 3 octobre à 23H15.

Claude Ventura est, ce soir, l’invité de l’Humeur Vagabonde.
Emission L'humeur vagabonde par Kathleen Evin,

Jeudi 2 Octobre 2014

Écoutez ou téléchargez le podcast : http://www.franceinter.fr/emission-lhumeur-vagabonde-le-realisateur-et-documentariste-claude-ventura