Du 11 septembre 2001 à la guerre d’Irak

Du 11 septembre 2001 à la guerre d’Irak

Le 18, F2 (22 h 35), documentaire (sortie cinéma le 23 juin).
Fraîchement élu, George W. Bush déclare à des étudiants : « A ceux d’entre vous qui ont obtenu honneurs et diplômes, je dis bravo et aux étudiants médiocres, je dis : vous aussi, vous pouvez devenir président des États-Unis. » Le ton est donné. Le film de William Karel (portrait p.112) analyse sans complaisance les mille jours qui séparent les attentats du 11 septembre 2001 de la guerre d’Irak. Il met en lumière comment l’entourage de Bush – les néoconservateurs, les « faucons » – a pris le contrôle de la politique étrangère et comment il manipule le président. « Ce type n’est au courant de rien et la plupart des décisions passent au-dessus de sa tête », explique Karel. 

A partir des deux livres d’Eric Laurent, « La guerre des Bush » et « Le monde secret de Bush » (Plon), le réalisateur a réuni des témoignages comme celui de Norman Mailer – « Nous avons le pire président de l’histoire des États-Unis » – ou de Stanley Hoffmann, Robert Steele, ex-agent de la CIA, les dissidents de l’administration Bush David Kay et Joe Wilson, etc. Quant à ceux qui soutiennent Bush, ils sont peu nombreux à parler – le conseiller Richard Perle, David Frum, auteur des discours, ou Viet Dinh, créateur de la Patriot Act II, loi sécuritaire restreignant les libertés individuelles.

 

Derrière ce réquisitoire apparaît le parcours de la famille Bush : le grand-père, Prescott, qui a fait fortune avec les nazis, le père, qui a armé Saddam Hussein et était en affaires avec les Ben Laden. Le film se termine sur les banderoles virulentes des manifestations anti-Bush. Un potentiel prêt à la relève.

Odile Tessier

© le point 17/06/04 – N°1657 – Page 115 – 297 mots