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L'ALGÉRIE À L'ÉPREUVE DU POUVOIR
L’Algérie à l’épreuve du pouvoir est le premier film à caractère historique et patrimonial qui retrace cinquante ans d’indépendance de la république algérienne de 1962 à 2012 au travers d’archives inédites et de témoignages de personnalités politiques algériennes de tout premier plan, la plupart recueillis en Algérie entre fin 2011 et début 2012. Entretien avec Hervé Bourges, auteur
L'ALGÉRIE EN VEDETTE
Enfin un documentaire qui éclaire, non pas les années de guerre - sujet rebattu -, mais l'Algérie depuis 1962.
TÉLÉVISION : L'ALGÉRIE D'HERVÉ BOURGES
L'ancien conseiller de Ben Bella consacre à sa deuxième patrie, vieille nation et jeune quinquagénaire, un documentaire riche et distancié.
UNE LEÇON D'HISTOIRE ÉDIFIANTE SIGNÉE HERVÉ BOURGES
Diffusé dimanche 30 septembre à 21h et le 7 octobre à 22h sur France 5, le dyptique L’Algérie à l’épreuve du pouvoir 1962-2012, le film d’Hervé Bourges, réalisé par Jérôme Sesquin, est appelé à faire date dès lors qu’il plonge avec pertinence au cœur du pouvoir algérien et des lettres politiques qui n’ont cessé de l’agiter un demi-siècle durant.
LAURIERS DE L'AUDIOVISUEL 2013 : LE PALMARÈS COMPLET
France 5 hérite de deux lauriers : celui du documentaire pour « l’Algérie à l’épreuve du pouvoir » de Hervé Bourges et Jérôme Sesquin, et celui de la première oeuvre pour « Cinq Caméras brisées, une histoire palestinienne »...
L'ALGÉRIE À L'ÉPREUVE DU POUVOIR
Pourquoi avez-vous souhaité mettre en perspective ce demi-siècle d’histoire de l’Algérie indépendante ?Hervé Bourges : Aucun film n’avait encore été tourné sur cette période. Mon ambition a été de m’inscrire dans une première démarche historique et patrimoniale avec l’intention de montrer, raconter, interroger, confronter, en m’interdisant de juger. Il m’a semblé intéressant de permettre aux jeunes générations, en Algérie et en France, de mieux appréhender cette page d’histoire, marquée par tant de bouleversements.
Comment avez-vous choisi vos intervenants ?
H. B. : Par choix éditorial, tous les intervenants du film – que, par mon parcours, je connais presque tous – sont algériens. Certains ont été ou sont au pouvoir, dans l’opposition ou dans la société civile. J’ai eu la chance de recueillir ou de retrouver les témoignages de personnalités de premier plan.
Où avez-vous puisé les nombreuses images d’archives qui racontent aussi cette histoire ?
H. B. : Nous avons eu accès à des images qui sont, pour une grande part, inédites. Avec Jérôme Sesquin, le réalisateur du film, nous avons fait nos choix dans les archives françaises de l’INA et de l’ECPAD, européennes de la RTBF et de la TSR, arabes, notamment d’Al-Jazira, américaines de la Nara et auprès de la cinémathèque de Belgrade. Nous avons également puisé dans les archives mises à notre disposition par l’ENTV, la télévision algérienne, et par des sociétés de production privées du pays.
Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru par l’Algérie depuis son indépendance ?
H. B. : L’indépendance, au prix de la lutte de tout un peuple, reste pour l’Algérie une conquête historique inestimable. Pourtant, ces cinquante années sont pour elle une durée infime au regard des vingt-trois siècles de son histoire, qui ont vu Berbères, Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins, Almoravides, Arabes, Turcs et Français se disputer cette terre d’exception. On peut oser une comparaison entre ce demi-siècle et ce que fut 1789 pour la France. Rappelons-nous ainsi que la Révolution française a été suivie par la Terreur, la Restauration, deux contre-révolutions impériales, des massacres, et qu’il a fallu près d’un siècle pour proclamer la République. L’Algérie indépendante n’en est qu’à ses premiers pas…
Quel futur lui voyez-vous se dessiner ?
H. B. : L’Algérie, méditerranéenne, arabo-berbère et musulmane, est un acteur essentiel et incontournable d’un monde en pleine évolution. C’est un pays aux richesses inégalement réparties, avec une population majoritairement jeune et féminine, de plus de 37 millions d’habitants, dans un territoire immense. Son taux de croissance de 3,5 %, son pétrole, son gaz, son électricité, ses transports, son agriculture diversifiée lui permettent de fonder de grands espoirs de développement économique. La société algérienne a traversé des années terribles, confrontée au terrorisme fondamentaliste et à la violence. Elle a résisté. Mais maintenant les jeunes générations attendent qu’on s’intéresse à elles ; elles rêvent d’horizons nouveaux et souhaitent que « la légitimité populaire se substitue à la légitimité révolutionnaire ».
Et les relations entre la France et l’Algérie ?
H. B. : Nous n’avons pas le pouvoir d’abolir le passé mais le devoir de le connaître et de dépasser la radicalité de la guerre des mémoires. L’Algérie et la France gagneront à évacuer leur double ressentiment. Nos deux peuples sont assez mûrs pour regarder ensemble vers l’avenir.
Propos recueillis par Christine Guillemeau
http://www.france5.fr/et-vous/France-5-et-vous/Les-programmes/LE-MAG-N-40-2012/articles/p-16745-L-Algerie-a-l-epreuve-du-pouvoir-1962-2012.htm
L'ALGÉRIE EN VEDETTE
Une histoire tourmentée, racontée par Hervé Bourges, qui fut un acteur des premiers jours de l'indépendance.C'est la première fois que la télévision française s'attaque à ce sujet hautement sensible. Bourges a recueilli quantité de témoignages de première main, comme celui de la veuve de Boumediene, Anissa. "Je ne voulais pas que ce documentaire puisse être perçu en Algérie comme partisan, souligne l'ancien patron de France Télévisions. Aussi, j'ai pris soin de donner la parole à tous les protagonistes, quitte à ce qu'ils se contredisent." A ne pas rater, sur France 5, à 22 heures, les 30 septembre et 7 octobre.
TÉLÉVISION : L'ALGÉRIE D'HERVÉ BOURGES
De la belle ouvrage. Un travail historique de facture classique, sobre, précis et clair, adossé aux récits d'acteurs de premier plan et de témoins privilégiés. Intitulé L'Algérie à l'épreuve du pouvoir, 1962-2012, le documentaire d'Hervé Bourges, dont France 5 diffuse ce dimanche soir le premier volet à la faveur du Cinquantenaire de l'indépendance de l'ancienne colonie française, mérite le détour.Son auteur, intimement lié à la naissance de l'Algérie souveraine, a le mérite de trouver la "bonne distance", déjouant les pièges de la complaisance et de l'amertume. C'est que le jeune Bourges, alors rédacteur en chef de Témoignage Chrétien et militant tiers-mondiste, travailla au côté d'Ahmed Ben Bella, chef historique du FLN et premier président de l'ère postcoloniale, dont il fut le conseiller personnel. A tel point que lorsqu'il accède plus tard à la direction de l'Ecole supérieure de Journalisme de Lille, l'hebdomadaire d'extrême-droite Minute titre à la une: "Un fellaga pour former nos journalistes".
Même s'il connaît personnellement, et depuis des lustres, la plupart de ses interlocuteurs, l'ancien patron de RFI, TF1 et France Télévision n'escamote nullement les combats fratricides entre les caïds des wilayas et les féroces rivalités qui déchirèrent les héros de la "libération nationale", qu'ils luttassent sous les couleurs du FLN ou du GPRA. A commencer par l'empoignade qui, au-delà d'une éphémère alliance stratégique, opposa Ben Bella à l'austère prétorien Houari Boumediene, dont au demeurant le bras droit n'était autre qu'un certain Abdelaziz Bouteflika, stratège politique précoce et madré. Il y a d'ailleurs quelque chose de fascinant à entrevoir, aux détours d'archives télévisées d'une grande richesse, le sémillant et insubmersible "Boutef'", dont le long règne devrait s'achever à la faveur de la présidentielle de 2014...
Ce premier épisode -"L'ère autoritaire"- décrypte notamment la dérive socialiste et autocratique de Ben Bella puis celle, imposée au nom du "redressement révolutionnaire", de Boumediene, parvenu au sommet au prix d'un coup d'Etat et qui confisquera tous les leviers civils et militaires du pouvoir avant d'imposer, en vertu cette fois de la sacro-sainte souveraineté nationale, le dogme des "industries industrialisantes", désastreuse chimère. A l'époque, Alger revendique en outre la dignité de coeur battant du tiers-mondisme. Vecteur de cette ambition, le Mouvement des non-alignés, dont le tropisme soviétique inspira cette fameuse boutade: "Non-alignés, soit, mais sur qui?"
Retour de manivelle ?
Le décès de Houari Boumediene, en 1978, inaugure une séquence d'ouverture, incarnée par l'outsider Chadli Bendjedid et marquée par les privatisations sélectives et l'émergence d'une nomenklatura de nouveaux-riches. Héritier d'un cycle de régression du statut de la femme et de répression des démocrates, le nouveau venu fera preuve d'une bienveillance calculée envers les islamistes. Sur fond de dégringolade des cours du pétrole, son aventurisme aboutit aux émeutes d'octobre 1988, écrasées dans le sang par l'armée. C'est sur cet épisode tragique que s'achève l'Acte I.
L'Acte II, lui, relate "L'ère des tempêtes". Le naufrage du pays dans une violence sans bornes au lendemain de l'avortement d'un processus électoral qui promettaient le gouvernail aux islamistes du FIS. Suivent l'éviction de Bendjedid, le bref intermède du vétéran Mohamed Boudiaf, acteur d'une fragile espérance assassinée, l'essor funeste des GIA, les années de sang et de larmes, la loi de la barbarie, qui culmine en 1997. Puis le retour de Bouteflika, avocat d'une "concorde civile" imposée à la hussarde.
On regrettera à ce stade l'indulgence relative dont bénéficie le revenant, mais aussi l'absence, parmi les témoins qui défilent à l'écran, de ténors du Front islamique du salut. En revanche, le parti pris méthodologique d'Hervé Bourges, consistant à ne mettre en scène que des protagonistes algériens apparaît judicieux. Car il évite d'égarer le propos dans les méandres d'une névrose franco-algérienne encore vivace. A cet égard, les entretiens avec Ben Bella -le dernier enregistré avant sa mort-, Khaled Nezzar, ex-chef d'état-major des armées et ministre de la Défense, Redha Malek, porte-parole du FLN à l'heure des accords d'Evian puis Premier ministre en 1993-94, fournissent des éclairages certes subjectifs, mais précieux. Tout comme les contributions de l'avocat Ali Yahia Abdenour, inlassable défenseur des droits de l'Homme, ou de Louisa Hanoune, patronne du Parti des Travailleurs. Tous apportent leur pierre à cette leçon d'histoire, oeuvre d'un spectateur engagé mais lucide.
Le premier volet sera diffusé sur France 5 ce dimanche 30 septembre à 22H00 ; le second le dimanche 7 octobre à la même heure.
UNE LEÇON D'HISTOIRE ÉDIFIANTE SIGNÉE HERVÉ BOURGES
Diffusé dimanche 30 septembre à 21h et le 7 octobre à 22h sur France 5, le dyptique L’Algérie à l’épreuve du pouvoir 1962-2012, le film d’Hervé Bourges, réalisé par Jérôme Sesquin, est appelé à faire date dès lors qu’il plonge avec pertinence au cœur du pouvoir algérien et des lettres politiques qui n’ont cessé de l’agiter un demi-siècle durant.Ce documentaire historique est tout d’abord fort bien structuré deux parties de 60 minutes : «L’ère autoritaire (1962-1988)» et «L’ère des tempêtes (1988-2012)». Les principaux épisodes de cette saga du pouvoir sont remarquablement mis en perspective grâce à l’agencement judicieux d’interviews et d’archives, les uns et les autres éclairant des faits historiques et des zones d’ombre, même si certains demeureront dans la non-élucidation (les assassinats politiques notamment).
Le mérite principal de ce travail sérieux de documentariste est l’absence de tout présupposé idéologique ou de jugement des acteurs de la vie politique algérienne, approchés de manière telle qu’ils s’expriment le plus souvent avec une sincérité rarement entendue de la bouche de responsables politiques algériens. La grande connaissance, sans doute, d’Hervé Bourges du pays, de ses us et coutumes, de la sphère politique et de ses représentants a constitué un atout non négligeable à même de susciter confessions et réflexions dans une interface éclairante.
Le premier comme le deuxième volet mettent en lumière une caractéristique fondamentale du jeu politique algérien : la prise de pouvoir et l’absence de règles démocratiques qui auraient garanti le libre exercice électoral des citoyens. La crise de l’été 1962, par exemple, marque la fin de la légitimité incarnée par le GPRA et le recours systématique au coup de force illustré par «le réajustement révolutionnaire» du 19 juin 1965, qui porte de manière définitive l’armée nationale à l’exercice réel du pouvoir, même si la mainmise sur les institutions est parfois plus ou moins visible ou plus ou moins masquée. Les nombreux témoignages des personnalités questionnées mettent en lumière la volonté de Boumediène et de ses proches d’accaparer le pouvoir avec la complicité de Ben Bella qui ne s’en cache pas, convaincu que son charisme va asseoir son autorité et sa dérive dictatoriale adossées à une sécurité militaire, dont le rôle ne cessera de croître jusqu’à peser sur les choix politiques et sur celui des hommes.
Au vu de ces deux heures de projection, nombre de téléspectateurs peu au fait des réalités politiques algériennes – et surtout les plus jeunes – vont réaliser combien l’histoire contemporaine de leur pays leur a été dissimulée, tronquée, manipulée au nom des enjeux de pouvoir qui ont parfois confiné à l’erreur, propre aux apprentis sorciers (voir les prévisions erronées des services secrets au moment des législatives de 1991-1992 qui vont plonger la société algérienne dans les ténèbres et la tragédie de la décennie noire).
La qualité première de ce document télévisuel réside dans le choix pertinent des intervenants et acteurs. C’est ainsi que nous entendons les derniers propos publics de Ben Bella qui décédera peu après. Deux personnalités ressortent par la justesse de leurs analyses, à savoir Lakhdar Brahimi, longtemps ambassadeur, et Rédha Malek, négociateur à Evian et ancien Premier ministre. L’un comme l’autre empêchent de conclure au «tous pourris».
La classe politique algérienne n’a été ni blanche ni noire et la corruption est aussi omniprésente comme fléau consanguin. Mais la nature même du régime ne pouvait que privilégier la médiocrité et nuire à l’émergence d’une véritable élite politique.
Signalons également les propos empreints de distance de l’historien Abdelmadjid Merdaci. Des erreurs ont donc été commises depuis le choix d’une stratégie de développement (l’industrie industrialisante) jusqu’à la mauvaise gestion (et les calculs erronés) de l’islamisme. On déplore toutefois l’absence de Bouteflika de ce casting royal et le fait que Khalida Toumi exhume son passé de pasionaria plutôt que de répondre sur les raisons de son ralliement à Bouteflika.
Mais ce ne sont là que des remarques secondaires, dès lors que l’ensemble des faits évoqués et des propos tenus par les uns et les autres ne souffrent, eux, d’aucune réserve majeure. Nous pourrions détailler et relever telle ou telle phrase, tel ou tel aveu, telle ou telle réflexion. Mais il est préférable d’enclencher les magnétoscopes et de voir et revoir cette Algérie à l’épreuve du pouvoir (référence à un livre d’Hervé Bourges portant le même titre) qui témoigne avant tout de l’amour indéfectible porté par cet ancien journaliste à une Algérie qu’il a connue, qu’il a servie et qu’il porte dans son cœur à jamais. En tout cas, ce document par sa pertinence et le souci pédagogique pour les non-initiés n’est pas sans rappeler la qualité extrême des films produits par la BBC (Israël et les Arabes en particulier).
LAURIERS DE L'AUDIOVISUEL 2013 : LE PALMARÈS COMPLET
Depuis 1995, le Club Audiovisuel de Paris décerne chaque année les Lauriers de la télévision et de la radio, des trophées qui récompensent des œuvres supposées enrichir la vie culturelle des Français. La 18e cérémonie des “Lauriers” s’est tenue lundi à l’Hôtel de Ville de Paris.Grand vainqueur de la soirée ? France Télévisions. Le groupe audiovisuel public repart avec 7 lauriers sur 15 possibles.
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