Olivier Sitruk : Klévec est touchant et humain
Le comédien retrouve, pour une nouvelle enquête, son rôle de flic maladroit et timide. Rencontre.
Barbe de trois jours, cheveux mi-longs et jean délavé : quand il débarque devant ce café du 9° arrondissement de Paris, très cool sur sa trotinette électrique, Olivier Sitruk n’a rien d’Adrien Klévec, l’officier de gendarmerie gauche et coincé dont il endosse le rôle pour la deuxième fois.
Adrien va de nouveau enquêter avec Emma Thélier (Sara Mortensen), sa coéquipière. Nous les avions laissés, à la fin de leur précédente aventure (Les Mystères du Bois Galant, diffusée le 30 mars 2019 , et rediffusée en deuxième partie de soirée), transis d’amour fou l’un pour l’autre. Dans cet épisode, le couple s’apprête à partir en vacances, quand survient l’assassinat, maquillé en suicide, d’une formatrice de l’école de gendarmerie. Une nouvelle enquête commence, perturbée par la présence d’une gendarme, Clémentine (Paloma Coquant) qui attise la jalousie d’Emma. De quoi déstabiliser Adrien…
“Moi aussi j’étais timide”
“Le capitaine Klévec est un garçon trè timide. Sa gaucherie suscite parfois des malentendus, explique Ovelivier Sitruk. Il est toujours sur la réserve, et quand il se risque à quelques audaces, ça se retourne contre lui. Je peux aisément le comprendre, j’ai moi aussi été timide quand j’étais jeune.” Le comédien avoue sa tendresse pour ce personnage : “Adrien est touchant, délicat, humain. En fait, ce n’est pas lui l’élément fort, mais Emma. Il ne fait pas avancer l’enquête, il se contente de suivre son équipîère.” Et il est vrai que que ces deux fins limiers forment un couple si atypique et attachant que l’on aimerait les retrouver de manière récurrente. “Je suis persuadé qu’il y a tous les ingrédients pour en faire une série. Mais la décision ne dépend pas de nous. En tous cas, Sara, Lorenzo Gabriele, le réalisateur, et moi-même sommes tout à fait partants pour continuer l’aventure.”
Retour au cinéma ?
Ce capitaine de gendarmerie vient enrichir la galerie des personnages, déjà variés, qui a jalonné la carrière de Sitruk à la télévision. “Quand je vois la quantité de rôles différents que j’ai pu jouer, c’est assez dingue ! Marceau (Les Allumettes suédoises), Manuel (Les Moissons de l’océan), Aurélien, dans le téléfilm du même nom, Boy Capel (Coco Chanel), la maharadjah Ranveer Singh (Rani)… J’ai toujours su me renouveler.” Injustement boudé par le cinéma, l’inoubliable interprète de L’Appât, de Bertrand Tavernier, pourrait faire un retour fracassant avec la suite de la comédie à succès Quatre garçons pleins d’avenir, produite en 1997 par Thierry Lhermitte. “Le projet est dans les tuyaux. On a pensé que ce serait sympa de retrouver les jeunes héros vingt-cinq ans après…”
En attendant, Olivier Sitruk s’épanouit au théâtre. Après avoir triomphé dans Disgraced, il est au Théâtre Hébertot, à Paris, jusqu’au 3 janvier, dans la comédie L’importance d’être Constant, d’Oscar Wilde. Un auteur qu’il apprécie pour son humour désabusé, à l’image de cette citation : “Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée.”