LE TEMPS DE LA KERMESSE EST TERMINÉ

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LE TEMPS DE LA
KERMESSE EST TERMINÉ
un film de Frédéric Chignac2010

Alex ne devait rester que quelques minutes à Koupala, le temps de prendre de l’essence. Mais, en panne de voiture, son séjour va être bien plus long que prévu... Dans ce petit village perdu au milieu du désert africain, personne ne passe pour le secourir. Il perd progressivement ses repères et ses certitudes de Blanc d’Afrique. Sans le savoir, Alex devient un enjeu vital pour le village…

Images du film

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REVUE DE PRESSE

avoir alire
Sisyphe et son rocher

Un regard désabusé sur les rapports douloureux entre Nord et Sud, pour un film plus noir que rose où Stéphane Guillon fait ses marques à l’écran. Quelques maladresses, mais un propos pertinent, qui met avant tout l’Afrique au premier plan.

POSITIF
Le temps de la kermesse est terminé

Un petit village dans le désert, quelque part en Afrique francophone. Le premier film de Frédéric Chignac ne quittera pas le bourg de Koupala, où Alex (intelligemment interprété par Stéphane Guillon), un baroudeur grande gueule pour qui l’Afrique n’a pas de secret, se trouve coincé plusieurs jours du fait d’une panne de voiture.

Première
Le temps de la kermesse est termine

C’est à un petit théâtre de l’absurde (on pense, de loin, à Beckett et à Camus) que nous invite Frédéric Chignac pour son premier film.

Libération
DRÔLE DE PANNE AFRICAINE

Guillon, petit Blanc nerveux au cœur du continent noir.

Le Figaro
SALADES AFRICAINES

Le temps de la kermesse est terminé est une fable politique sur les relations pourries entre les riches Occidentaux exploiteurs et les Africains, qui commencent à retenir leurs leçons.

Télérama
Le temps de la kermesse est terminé

Frédéric Chignac, ancien journaliste – c’est son premier long métrage – installe son histoire dans une zone trouble et désespérante, une zone de « panne », où le colonialisme puis son avatar moderne, l’exploitation économique, ont pourri les rapports jusqu’à la racine.

Le canad enchaîné
Le temps de la kermesse est terminé

Au milieu d’un désert, quelques cases, une paillote, une pompe à essence et un Français. Alex n’est pas d’ici, mais presque. Il connaît cette Afrique, il y travaille de chantier en chantier. Tombé en panne de voiture dans le village, il attend…

avoir alire

Sisyphe et son rocher

Un regard désabusé sur les rapports douloureux entre Nord et Sud, pour un film plus noir que rose où Stéphane Guillon fait ses marques à l’écran. Quelques maladresses, mais un propos pertinent, qui met avant tout l’Afrique au premier plan.

L’argument

Alex ne devait rester que quelques minutes à Koupala, le temps de prendre de l’essence. Mais en panne de voiture, son séjour va être bien plus long que prévu... Dans ce petit village perdu au milieu du désert africain où personne ne passe pour le secourir, Alex perd progressivement ses repères et ses certitudes de Blanc d’Afrique. Sans le savoir, il devient un enjeu vital pour le village.

Notre avis

En Afrique, les lendemains déchantent... Nous pénétrons dans ce village d’un pays inconnu au bataillon, longtemps après une tempête historique quelconque, dans un paysage désolé, désertique, aussi dépourvu de ressources que ses habitants. Au milieu des cailloux, le Blanc va se comporter en dernier roi des Sables, et ramasser sur le sol ce qu’il reste encore à la portée de sa main - la couche d’une femme, l’amabilité intéressée d’un marchand de fortune. A travers la caméra de Frédéric Chignac, la métaphore est claire, parfois même un peu trop : alors que le Sud n’était encore qu’un enfant économique et politique, le Nord s’est penché au-dessus de son berceau et lui a subtilisé ses jouets. Le temps de la kermesse est terminé est un réquisitoire indigné contre les traces encore vives d’une ère au parfum nauséabond, dont nous découvrons qu’il est resté davantage que ce nous croyions, et en particulier l’idée implicite et à peine avouée que « nous » nous sentons différents d’ « eux ». S’il n’aborde pas tous les thèmes avec la même finesse, le scénario a pourtant le mérite de lancer une charge destructrice sur des terrains risqués, qui - pour cause de frilosité politique - s’enfoncent habituellement dans l’oubli ou le non-dit : les immigrants clandestins rêvant d’un Eldarodo européen, l’ambiguïté du discours et des actes officiels, des deux côtés de la Méditerranée, le paternalisme ou encore l’exploitation sexuelle, à la limite du consentement, de femmes forcées à se sacrifier pour l’espoir d’une vie meilleure.

A ce titre, Le temps de la kermesse est terminé est un film plus dur moralement que ne le laisse supposer ses dehors de bonne humeur. Sur la base d’une histoire quasi-archétypique (un étranger en terre inconnue va progressivement faire l’apprentissage d’autrui), le politiquement correct s’efface souvent au profit d’un pessimisme réel, qui semble résonner dans le vide ; si le cynisme du personnage est si dérangeant, c’est qu’il ne rencontre aucune résistance, devient par moments pure méchanceté. Le rôle permet de découvrir un Stéphane Guillon encore mal assuré à l’écran, mais prenant ses marques d’acteur au long cours, surtout face à Aïssa Maïga éloquente dans son mutisme. Autre bonne surprise, les personnages secondaires qui sillonnent la trajectoire d’Alex - un lieutenant nationaliste cultivant des laitues, un mystérieux « banni », un marchand de bières pieux et jovial... -, soigneusement composés avec un regard bienveillant, qui se retient de juger hâtivement. C’est ce qui pointe ici peut-être le défaut majeur du film : le coeur gros et accablé par une peine immense, celle d’assigner à chacun le poids de ses responsabilités et de dresser la ligne de route pour que le continent puisse enfin achever sa traversée du désert, il est obligé de laisser en chemin des pistes possibles, plus nuancées, et qui auraient mérité un détour. Mais l’on comprend Frédéric Chignac : les mots de colère sont parfois ceux qui viennent à s’étrangler dans notre gorge.


Camille Lugan


http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=12964

 
POSITIF

Le temps de la kermesse est terminé

Un petit village dans le désert, quelque part en Afrique francophone. Le premier film de Frédéric Chignac ne quittera pas le bourg de Koupala, où Alex (intelligemment interprété par Stéphane Guillon), un baroudeur grande gueule pour qui l’Afrique n’a pas de secret, se trouve coincé plusieurs jours du fait d’une panne de voiture. Volontiers antipathique et cynique, un brin raciste, Alex ne s’embarrasse pas de bienséances, et pointe là où cela fait mal. C’est l’élément trublion qui met au jour les tensions et contradictions des villageois, et qui plus largement permet à Frédéric Chignac de dresser un constat, avec une véracité rarement vue au cinéma, de l’état des relations Nord/Sud. Pas sûr que les spectateurs, ni Africains, ni Européens, soient ravis de se voir tendre un tel miroir.

Car si Alex symbolise le colonialisme rampant, l’exploitation par l’argent, toutes choses que l’on aimerait pieusement révolues, Le temps de la kermesse est terminé a également le mérite de sortir de l’opposition classique entre victimes d’un côté et bourreaux de l’autre.


A ce titre, les personnages de Mamadou, revenu d’Europe et mis au ban de la communauté du fait de son insuccès, et de Martina, prête à tout pour sortir de son trou (et pas seulement dans le dessein de nourrir le village), apportent de la complexité et de la richesse à cette parabole dure, sans complaisance, sur le drame sans cesse renouvelé que connaît le continent africain.


M.D.
Première

Le temps de la kermesse est termine

Alex, Blanc bon teint (Stéphane Guillon, bloc de condescendance, est l’interprète idéal), tombe en panne dans un patelin paumé au beau milieu du désert. Chaque jour, il paie des Noirs pour pousser sa voiture en haut d’une colline, en espérant quelle redémarrera dans la descente. En vain. Dans l’intervalle, il se fait soutirer de l’argent pour tout et n’importe quoi et entame une liaison avec la jolie Martina… C’est à un petit théâtre de l’absurde (on pense, de loin, à Beckett et à Camus) que nous invite Frédéric Chignac pour son premier film.



Le mot « théâtre » n’est d’ailleurs pas fortuit tant l’argument tient plus de la pièce que du cinéma. La mise en scène, un peu trop statique, en est l’illustration.
Ce que raconte Chignac, à savoir la complexité des rapports Nord-Sud, s’avère en revanche beaucoup plus intéressant.



Sentiment de supériorité de l’un, esprit revanchard des autres…
Personne n’est épargné dans ce conte cruel aux dialogues justes et percutants.
La fin, choquante, montre que le chemin qui sépare les uns des autres reste encore long à parcourir.


C.M.

Libération

DRÔLE DE PANNE AFRICAINE

Canicule  

Guillon, petit Blanc nerveux au cœur du continent noir.

On a vu, ces deux ou trois dernières années, déferler dans le cinéma européen tout une vague de films traitant de l’immigration clandestine. Ceux-ci fonctionnaient souvent en empathie avec ces misérables en provenance d’Afrique ou d’Europe de l’Est blackboulés par un univers néolibéral dont on leur refuse l’accès.


Sisyphe.


D’une certaine manière, Le temps de la kermesse est terminé effectue un peu le chemin inverse en plongeant un Occidental sûr de sa suprématie dans un contexte où ses convictions, comme tout droit issues d’un héritage colonialiste, ne pèsent plus lourd. Le lieu est volontairement indéterminé, mais on devine qu’il s’agit d’un hameau situé dans une contrée aride de l’Afrique de l’Ouest (bien que le tournage se soit déroulé en réalité au Maroc). Là croupit depuis quelques jours un Blanc, chef de travaux, en panne de voiture. Faute de pouvoir redémarrer et poursuivre sa route, l’"intrus" en est réduit à donner des ordres à une poignée d’autochtones madrés qui, reconduisant (si on peut dire) le mythe de Sisyphe, poussent et repoussent la guimbarde au sommet d’un monticule. En vain.
Jusqu’au dénouement, prévisible, l’histoire ne dit pas grand-chose de plus, mais la démonstration ne manque pas d’acuité.



Passé par le court métrage et le documentaire, Frédéric Chignac a souhaité « dénoncer le déséquilibre Nord-Sud, sans limiter ces rapports à une opposition séculaire entre, d’un côté, les bourreaux et, de l’autre, les victimes ».


La figure centrale de sa parabole marque le retour au cinéma – où il n’a pas encore réussi à s’imposer – de Stéphane Guillon (le rôle était au départ destiné à Benoît Poelvoorde). Humoriste redoutable qui a le vent en poupe (France Inter, one-man-show incendiaire), l’histrion vérifie le pouvoir en définitive assez faible des mots, confronté à une contrainte purement matérielle. Tour à tour menaçant, ridicule, fataliste, médiocre, arrogant ou (plus ou moins faussement) connivent, Guillon tue le temps comme il peut – jusqu’à contraindre la beauté fatale du hameau à un rapport forcé, tout de même – et, bon gré mal gré, doit revoir à la baisse pas mal de certitudes.


 


Chèvre.


L’étude de caractères veille cependant à élargir le spectre en suivant aussi le quotidien désœuvré et laconique du microcosme où, bonne idée du scénario, la population civile cohabite avec une mini-garnison militaire sortie de nulle part et dirigée par un commandant manipulateur qui rend chèvre son hôte involontaire. Déjouant de justesse les codes manichéens, Le temps de la kermesse… parvient à trouver sa voie, certes parfois lambine, mais globalement convaincante.


Gilles Renault
Le Figaro

SALADES AFRICAINES

Frédéric Chignac signe un premier film réussi : Le temps de la kermesse est terminé.

Alex (Stéphane Guillon) tombe en panne de batterie dans un hameau misérable au milieu du désert africain.
Il est pressé, il travaille, lui, il n’a pas que ça à faire, un chantier l’attend, il y a là une poignée de types désœuvrés qui peuvent bien pousser sa voiture, il a de quoi les payer. Cela devrait être réglé promptement. Mais non, l’incident va durer assez pour faire un long-métrage, le premier de Frédéric Chignac, plutôt bienvenu. Entre l’arrogance expéditive du Français et la paresse insolente des Africains, le temps s’enlise comme voiture dans les sables. Les jours s’entassent, les canettes de bière se vident. C’est une qualité du réalisateur de faire sentier la lassitude et l’ennui sans ennuyer.
Coincé dans l’immensité, Alex est le jouet des événements et des habitants, qu’il fait encore semblant de dominer.
Certes, il obtient les faveurs de la belle Martina (Aïssa Maïga), mais elle a quelques arrière-pensées. Sa main-d’œuvre se fait augmenter et régler sans remettre la voiture en route. Le lieutenant du petit poste militaire, qui a fait ses études à Strasbourg, lui vend des salades au propre et au figuré. On voit le symbolisme. Le temps de la kermesse est terminé est une fable politique sur les relations pourries entre les riches Occidentaux exploiteurs et les Africains, qui commencent à retenir leurs leçons. C’est peut-être l’aspect le plus neuf du film : il montre l’exploiteur exploité, tout un jeu d’intérêts et de rapports de force en train de s’inverser, même si la fin tragique souligne l’égoïsme écrasant du Blanc.
Stéphane Guillon campe intelligemment le « petit blanc » caricatural, mais qui n’est que trop répandu dans la réalité, bourré de préjugés et d’idées toutes faites, pas mauvais bougre au fond, mais incurablement grossier. Un film qui a un propos substantiel et une écriture dramatique efficace. C’est bon à rencontrer dans le cinéma français.


M.-N. T.
Télérama

Le temps de la kermesse est terminé

Un petit village africain, paumé dans un désert de racaille, entre poussière et tôle surchauffée.
Alex (interprétée avec justesse par l’humoriste Stéphane Guillon), un français expatrié, en panne de voiture, y végète depuis quelques jours. C’est un mec ordinaire – un prédateur à la petite semaine, pour qui tout est à vendre : le corps des femmes (Aïssa Maïga, impressionnante de grâce blessée) et la force des hommes à son service. Personnage odieux, insupportable, mais jamais caricatural dans son amère lucidité.

Frédéric Chignac, ancien journaliste – c’est son premier long métrage – installe son histoire dans une zone trouble et désespérante, une zone de « panne », où le colonialisme puis son avatar moderne, l’exploitation économique, ont pourri les rapports jusqu’à la racine.
Pas de bonne conscience ici, ni de mauvaise : juste une frappe chirurgicale, là où ça fait mal.


Cécile Mury
Le canad enchaîné

Le temps de la kermesse est terminé

(Continent blanc)
Au milieu d’un désert, quelques cases, une paillote, une pompe à essence et un Français. Alex n’est pas d’ici, mais presque. Il connaît cette Afrique, il y travaille de chantier en chantier. Tombé en panne de voiture dans le village, il attend…
Chaleur, silence de mouches, vent. Alex est assis sur une natte, regard perdu sur le mur de torchis. Un peu raciste ou juste inquiet, moche de certitudes, il observe en ricanant. Alors on l’examine avec moquerie. Sans cesse, des jeunes poussent sa voiture au sommet d’une colline pour la faire redémarrer. Ils échouent. Il paie. Ils recommencent. Il porte l’argent en liasse, ils en savent la valeur.
Entre deux tentatives vaines, Alex boit les bières à flot, parlemente avec des soldats, fraternise avec le banni mal revenu de France, baise en sale mec la belle qui cuit son riz. Et il s’énerve aussi, avec des rages de colon spolié. Il veut continuer sa route, Alex, mais le village a d’autres projets pour lui.
Sous la direction de Frédéric Chignac, Aïssa Maïga ou Malik Sall tiennent magnifiquement tête à Stéphane Guillon, un Alex harassé, complexe et dérangeant. Sa pâleur l’expose, sa dureté le protège. Ni noir ni vraiment blanc, il erre entre deux gris. Alors il va déplaire, Alex, forcément. Comme on se déteste parfois le lendemain, en regardant sa glace.


Sorj Chalandon

VOD

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